Gilles de Rais (Vers 1404 à 1440)

GILLES DE RAIS


Chronologie

1400 à 1450
Vers 1404, Gilles de Rais naît au château de Champtocé. Il est le fils de Guy de Laval et de Marie de Craon, issus de puissants lignages (HC25).

En 1415, orphelin, Gilles de Rais passe sous la tutelle de son grand-père, Jean de Craon, un très riche chef de guerre. Par la suite, Jean de Craon, avec Gilles de Rais, organise le rapt de Catherine de Thouars (HC25).

En 1419, Gilles de Rais épouse Catherine de Thouars, ce qui accroît sa fortune déjà considérable suite à la succession nobiliaire des maisons de Laval, de Rais, de Craon et de Machecoul. Catherine de Thouars apporte notamment en dot le château de Pouzauges. Les nombreuses possessions de Gilles de Rais s'étendent en Vendée, et aux confins de la Bretagne, de l'Anjou et du Poitou. Par la suite, il combat les Anglais dans la région du Mans, avant de se faire une place dans l'entourage du dauphin Charles (HC25).

En 1428, Gilles de Rais entre au service du grand chambellan Georges de La Trémoille, qui est son cousin (HC25).

En 1429, au service du dauphin Charles, Gilles de Rais côtoie Jeanne d'Arc dans ses campagnes militaires contre les Anglais. Ainsi, du printemps à l'été, de la délivrance d'Orléans assiégée par les Anglais à la vaine tentative pour reprendre Paris en passant par le voyage jusqu'à Reims pour y faire sacrer roi le dauphin Charles, Gilles de Rais est un des proches compagnons de Jeanne d'Arc. Le 17 juillet, le jour du sacre de Charles, Gilles de Rais a ainsi l'honneur de porter la Sainte Ampoule depuis l'abbaye Saint-Remi de Reims jusqu'à la cathédrale. Au même moment, afin de récompenser et honorer le parti de Georges de La Trémoille, Charles accorde à Gilles de Rais le titre de maréchal (HC25).

En 1433, la disgrâce de Georges de La Trémoille met un terme à la période glorieuse de Gilles de Rais. Par la suite, Gilles de Rais effectue quelques opérations militaires sans grande portée, ce qui ne lui permet pas de se faire valoir auprès de Charles VII (HC25).

En 1435, toujours en disgrâce auprès du roi de France, Gilles de Rais regagne ses terres vendéennes et revient vivre dans ses châteaux de Vendée et de la lisière du Poitou, avec la bande armée qui forme sa suite. Des disparitions d'enfants sont signalées. Au cours de l'année, le frère de Gilles de Rais envoie une requête auprès du roi afin de mettre les biens de Gilles de Rais sous tutelle. En effet, Gilles de Rais, toujours à la recherche de nouvelles ressources financières, dilapide la fortune familiale pour soutenir son train de vie fastueux et ses dépenses excessives (HC25).

En 1440, le 15 mai, jour de la Pentecôte, Gilles de Rais commet l'erreur d'attenter à l'immunité ecclésiastique et à la majesté du duc Jean V en faisant irruption dans une église pendant la messe pour malmener un serviteur ducal auquel il veut reprendre une seigneurie pourtant vendue. Au cours de l'été, Jean de Malestroit, évêque de Nantes, effectue une enquête qui révèle que des enlèvements et des meurtres sont commis de façon systématique par Gilles de Rais depuis son retour au pays, en 1435. Cependant, certains témoignages des serviteurs de Gilles de Rais signalent que celui-ci avait commencé à perpétuer ses crimes quelques années auparavant. Le 15 septembre, des hommes du duc Jean V viennent arrêter Gilles de Rais dans son château de Machecoul et son procès débute. A la mi-octobre, des aveux décisifs sont obtenus de 4 serviteurs de Gilles de Rais. L'un d'eux, Eustache Blanchet, raconte que Gilles de Rais est passionné par l'alchimie et dépense des sommes extravagantes pour faire venir d'Italie des mages qui pratiquent pour lui de très coûteuses et vaines expériences censées déboucher sur la transformation de l'argent en or. Francesco Prelati, alchimiste toscan passé du service des Médicis de Florence à celui de Gilles de Rais, confirme ces dires. Il avoue aussi avoir fréquemment effectué, avec Gilles de Rais et dans l'espoir d'obtenir de l'or, des rituels d'invocation des démons Barron, Satan, Bélial et Belzébuth, actes constitutifs de sorcellerie aux yeux de l'église. Deux autres serviteurs de Gilles de Rais, Poitou et Henriet Griard, racontent l'enlèvement de jeunes garçons qu'ils livraient à Gilles de Rais. Ce dernier leur faisait alors subir d'atroces sévices sexuels avant de faire disparaître les corps. Gilles de Rais passe également aux aveux pour éviter la torture. Le 26 octobre, il est exécuté à Nantes (HC25).

1450 à Actuel
Au cours des siècles qui suivent l'exécution de Gilles de Rais, l'imaginaire populaire fait fusionner, en Bretagne et en Vendée, l'histoire de Gilles de Rais avec l'histoire de Barbe-Bleue, un vieux conte du folklore (HC25).


Sources de l'article

HC25 : Julien Théry-Astruc, historien. Gilles de Rais, le grand seigneur serial killer. Histoire & Civilisations 25, Février 2017.


Bibliographie

Matei Cazacu. Gilles de Rais. Tallandier, 2012.
Jacques Heers. Gilles de Rais. Collection Tempus. Editions Perrin, 2005.
Georges Bataille. Le procès de Gilles de Rais. 10/18, 1997.