Loup I (642 à 710)
LOUP I
Chronologie
600 à 650
Vers 642, Loup I naît (LV2 1).
Vers 660 (LV1 50), Loup va trouver le duc Félix, qui règne sur Toulouse et les Vascons, et entre à son service (LV1 42, 50). Au cours de sa vie, Loup a probablement un fils, Eudes ou Odon (LV2 1).
650 à 700
Vers 665, Loup I se marie (LV2 1).
Vers 670 (LV2 1, LV1 50), à la mort de Félix, les Aquitains et les Vascons restent unis et élisent Loup pour prince (LV1 42). Loup I devient ainsi duc d'Aquitaine et de Vasconie (LV1 44, 50, LV2 1), succédant à Félix (LV1 44).
Entre 670 et 673 (LV1 44), un concile interprovincial est tenu près de Bordeaux (LV1 44, EM 227), à Modogarnomum (EM 227), ou Modogarnome castro super fluvio Garonna (LV1 44), peut-être l'actuelle Langoiran (LV1 44). Cette assemblée d'évêques aquitains et vascons a lieu par ordre du roi Childéric II et à la médiation du duc Loup (LV1 44-45). En effet, l'organisation pratique est assurée par le duc Loup, qui pour l'occasion est considéré comme membre du royaume mérovingien et non comme un wascon (EM 228).
En 673, Loup intervient en Narbonnaise pour aider un usurpateur wisigoth, Paul, soulevé contre le roi de Tolède, Wamba. Il n'est pas sûr que la manœuvre soit menée à la demande explicite de Childéric II mais pour la première fois depuis l'époque de Dagobert I, des Francs, ou des Franco-Wascons, pénètrent dans le royaume wisigoth pour imposer leur candidat au trône et, surtout, pour piller quelques villes. Rapidement, il leur apparaît que Paul n'a aucune chance face à Wamba. L'affaire ne va donc pas plus loin (EM 228). Ainsi, dès le début du mois de septembre, Loup, duc d'Aquitaine et de Vasconie, se trouve en Septimanie (LV1 46). En effet, Hildéric, comte de Nîmes, Gumild, évêque de Maguelone, et l'abbé Ranimire ou Ramie, se soulèvent contre le roi Wamba, chargent de chaînes l'évêque de Nîmes, Aregius, qui refuse de s'associer à leur entreprise, et le font passer dans les pays des Francs, c'est-à-dire en Aquitaine. Puis, au mépris des règles ecclésiastiques, Hildéric installe Ranimire à la place d'Aregius et le fait sacrer par 2 autres évêques d'une nation étrangère. A la nouvelle de cette révolte, Wamba envoie une armée pour la réprimer. Mais le duc Paul, qui la commande, se fait proclamer roi dès qu'il entre dans Narbonne et gagne à sa cause les rebelles de Nîmes. La Septimanie s'arme alors pour l'usurpateur et une multitude de Francs, c'est-à-dire d'Aquitains et de Vascons accourent sous ses drapeaux. Wanba est alors occupé à réduire les Vascons du diocèse de Calahorra, soulevés contre son autorité, quand il apprend la trahison de Paul. Il pousse activement l'expédition et réduit en 7 jours ces Vascons à lui demander la paix et à payer les tributs accoutumés. Il dirige ensuite son armée sur la Gaule, par Calahorra et Huesca, et s'empare de Narbonne, d'Agde, de Béziers et de Maguelone. Nîmes, où Paul s'est retiré avec ses meilleures troupes, est assaillie le 1er septembre 673, et Wamba s'y trouve encore, 6 jours après, lorsqu'un message vient lui annoncer que le duc Loup a pénétré en armes sur le territoire de Béziers. Wamba se porte aussitôt, à marches forcées, contre le duc d'Aquitaine et de Vasconie qui est déjà à Aspiran, sur la rive droite de l'Hérault. Mais, à l'approche du roi wisigoth, l'armée de Loup disparaît rapidement, et, après s'être assuré que le duc vascon est introuvable, Wamba se dirige sur Narbonne. Il rentre triomphalement en Espagne, après avoir assuré le repos de la Septimanie (LV1 46-47).
En 675 (EM 229), ou avant le 12 septembre 673 (LV1 46), Childéric II , roi unique du monde franc, est assassiné pendant une chasse (EM 229, LV1 45), par un noble, nommé Bodillon, qu'il a, quelques temps avant, fait fouetter comme un serf (LV1 45). Pour la première fois dans l'histoire de la dynastie, des leudes mettent à mort un Mérovingien sans le prétexte d'œuvrer pour le compte d'un autre Mérovingien (EM 229). Selon le Liber Historiae Francorum, les assassins éliminent également l'épouse de Childéric II, Bilichilde, alors enceinte, ce qui laisse entendre qu'ils n'avaient pas le projet de prendre le pouvoir au nom d'un petit prince (EM 229). L'auteur de la Vie de Saint Lantbert, écrite à la demande de Louis le Débonnaire, plus de 150 ans après ces évènements, nomme un Lupus parmi les chefs du complot aristocratique qui fait périr le jeune prince et il est possible que ce Lupus soit Loup I, duc d'Aquitaine et de Vasconie, mais il est également possible que ce soit un autre Lupus (LV1 45). Par la suite, le duc Loup veut profiter de la mort de Childéric II pour agrandir son état et se rendre indépendant (LV1 47). Si l'on en croit la Continuation de la Chronique de Frédégaire, nombreux sont les leudes qui passent la Loire pour se réfugier chez les Wascons, autant dire chez le duc Loup qui ne reconnaît pas l'autorité d'Ebroïn et profite de la confusion pour étendre sa zone d'influence (EM 231). En effet, la tyrannie d'Ebroïn, maire du Palais, oblige un certain nombre de partisans de Léger, évêque d'Autun, à chercher un refuge chez les Vascons, après le supplice de l'évêque. Ceux-ci se joignent aux Aquitains et aux Vascons pour décerner le titre de prince au duc Loup, qui se vante de renverser le roi des Francs et usurpe les attributs de la royauté (LV1 47).
En 681, ou à la fin de 680 (LV1 49), Loup se présente devant Limoges, à la tête de son armée, ordonne à l'évêque et à tous les citoyens de sortir de la ville, leur arrache le serment de fidélité et les assujettit à son gouvernement. Loup entre dans la ville, pénètre jusqu'au sanctuaire où est enseveli Saint Martial, et veut enlever au tombeau du saint une ceinture d'or garnie de pierres précieuses. Alors, un homme du peuple, nommé Proculus, saisit une épée et la plante dans le duc. Loup décède alors, ou il survit et se retire de Limoges, ne donnant pas suite à ses projets de conquête (LV1 48-49).
De 690 à 694, Loup soutient peut-être une guerre contre Egica, roi wisigoth d'Espagne. L'évêque Lucas de Tuy, qui écrit au XIIIe siècle, parle de 3 batailles entre Francs et Goths, livrées sans avantage marqué de part ni d'autre. Cette guerre aurait eu la Septimanie pour théâtre mais il se peut qu'elle ait aussi gagné la Vasconie espagnole, où les rois wisigoths Wamba, Erwich et Egica semblent avoir étendu leur domination jusqu'au diocèse de Pampelune, d'une manière plus ou moins intermittente, de 683 à 693 (LV1 49-50).
700 à 750
Vers 710, Loup I décède (LV2 1, LV1 49-50) et Eudes ou Odon, probablement le fils de Loup, devient duc d'Aquitaine et de Vasconie (LV2 1, LV1 49).
Sources de l'article
LV1 : Jean de Jaurgain. La Vasconnie, étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava et de Biscaye, de la Vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne. Première partie, Pau, 1898.
LV2 : Jean de Jaurgain. La Vasconnie, étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava et de Biscaye, de la Vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne. Deuxième partie, Pau, 1902.
EM : Bruno Dumézil. L'empire mérovingien, Ve-VIIIe siècle. Passés composés, 2023.