Iddin-Dagan (-20e siècle)

IDDIN-DAGAN


Chronologie

-2000 à -1900
Vers -1977, Shu-Ilishu laisse le trône d'Isin vacant (LM 254, 260). Vers -1976, Iddin-Dagan prend sa succession (LM 254). Les 4 ou 5 premiers rois de la dynastie d'Isin, dont fait partie Iddin-Dagan, ont permis à la Mésopotamie du sud de retrouver une période de paix relative pendant une petite centaine d'années environ (LM 261).

Ce qui saute alors aux yeux dans la documentation de cette époque d'Isin, c'est la façon dont ses rois semblent avoir mis toute leur énergie à donner l'impression que rien n'avait changé et que le pouvoir politique, par la volonté des dieux, et notamment d'Enlil de Nippur, s'était simplement déplacé d'Ur à Isin (LM 258). La titulature de la quinzaine de rois de la dynastie d'Isin a repris exactement celle des rois d'Ur. Ils ont continué comme eux à se faire diviniser et ils ont parrainé un art et une littérature dans la prolongation de ceux de leurs prédécesseurs. Tous rédigés en summérien, devenu pourtant langue morte, les hymnes, les inscriptions, les codes de lois, la correspondance, les procédures et les textes administratifs ne se distinguent guère, dans leur forme, de ceux de la période précédente (LM 258-259).

Sous les rois d'Isin (LM 247, 259), donc peut-être sous Iddin-Dagan (NDR), une série de longs poèmes en langue sumérienne, aujourd'hui connus sous le nom de Lamentations, sont commencés à être rédigés (LM 247). Sur le modèle de la Malédiction d'Akkad, ils ont tenté d'expliquer ou de justifier la chute de Sumer, du royaume d'Ur et des ses cités saintes, Ur, Uruk, Nippur et Eridu, avec la décision des dieux de les abandonner à leur sort. En supervisant la rédaction de ces pièces, il s'agissait bien sûr pour les nouveaux rois d'Isin de se présenter en sauveurs de la civilisation sumérienne menacée par ses ennemis extérieurs et de légitimer leur domination toute fraîche sur le sud mésopotamien, en montrant comment eux-mêmes avaient su récupérer, à leur profit, la faveur des dieux (LM 247). C'est aussi à cette époque que les hymnes et les récits relatifs aux souverains d'Ur, notamment Ur-Namma et Shulgi, sont recopiés, ou peut-être créés, afin de perpétuer le souvenir des heures les plus glorieuses de ces rois, que l'on prétendait prolonger. Le mimétisme fut poussé à tel point que, lorsque de nouveaux hymnes furent élaborés pour célébrer les rois d'Isin eux-mêmes, on ne sut faire autre chose que des plagiats, décalquant quasiment mot pour mot ceux du temps de Shulgi. Plusieurs de ces rois, d'autre part, ont continué à se proclamer roi d'Ur plutôt que roi d'Isin (LM 259).

Vers -1956, Iddin-Dagan laisse le trône d'Isin vacant (LM 254). Vers -1955, Ishme-Dagan prend sa succession (LM 254, 260).


Variété des dates

Les dates de la chronologie sont des dates approximatives et peuvent fortement variées selon les sources. En effet, les documents utilisés par les chercheurs pour tenter d'établir l'Histoire n'utilisent pas des dates exactes en rapport avec notre système actuel. Il arrive souvent que ce soit des temps relatifs à tel ou tel règne. Les documents ne sont d'ailleurs pas toujours contemporains des évènements qu'ils documentent. Les dates reprises ici ne sont donc pas à prendre stricto sensu mais plutôt comme des repères chronologiques dans une palette large (NDR).


Sources de l'article

LM : Bertrand Lafon, Aline Tenu, Francis Joannès, Philippe Clancier, Joëlle Cornette (dir.). La Mésopotamie, de Gilgamesh à Artaban. Collection Mondes anciens. Editions Belin, 2017.



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