Heizei (774 à 824)

HEIZEI


Chronologie

750 à 800
En 774, Heizei naît (DHJ 121, HJH 126). Il est le fils aîné de Kanmu (DHJ 121). Par la suite, il porte le nom de prince impérial Ate (DHJ 121).

En 785, Heizei devient prince héritier (DHJ 121).

800 à 850
En 806, Kanmu décède (HJH 126) et laisse le pouvoir vacant (LJ 396, HJH 126). Heizei prend sa succession et devient empereur (HJH 126, DHJ 121). Au cours de la même année, Kukai ramène au Japon, après 2 ans en Chine, la doctrine de la secte Shingon, soit Mots vrais, qu'il est autorisé à fonder au Kongöbu.ji, son temple mère du mont Koya en Ki.i, dans le département Wakayama (HJS 202). Au cours de son règne, Heizei fait en sorte de continuer l'œuvre de réorganisation de l'administration et d'application plus stricte des codes (DHJ 121). Sous son règne, quantité de petits bureaux et offices, souvent faisant double emploi, sont supprimés ou réunis à d'autres. Ces mesures tendent donc à maîtriser le nombre des fonctionnaires et à obtenir qu'ils travaillent avec plus de zèle et d'honnêteté (DHJ 121).
NB : La source LJ indique que le moine Kukai fonde l'école Shingon et un monastère sur le mont Koya en 810 (LJ 502).

En 807, Heizei transforme les sangi, soit les auditeurs, une fonction établie au 8e siècle postérieurement à la compilation des codes, en kansatsu-shi, soit en inspecteurs, chargés de contrôler l'administration provinciale, chacun d'entre eux étant affecté à un circuit (DHJ 121).

En 809 (DHJ 121, HJH 126), l'empereur Heizei, dont la santé est médiocre, abdique en faveur de son frère cadet qui devient l'empereur connu sous le nom de Saga (DHJ 121).

En 810, éclate l'affaire dite de Kusuko (Kusuko no hen) (DHJ 121). Une rivalité éclate entre l'empereur retiré Heizei et son frère l'empereur Saga. L'empereur retiré veut reprendre en main la cour et ordonne son retour à Nara. On dit que c'est par suite des intrigues de Fujiwara no Nakanari et de sa sœur, la dame Kusuko, de la maison dite des Rites. L'empereur Saga l'emporte grâce à l'aide de Sakanoue no Tamuramaro (HJH 107). En effet, Fujiwara no Kusuko de la branche Shiki (Shikike) de la maison Fujiwara, grande maîtresse du service intérieur du palais (naishi no tsukasa) exerce, semble-t-il, une grande influence sur l'empereur retiré Heizei qui a pour elle beaucoup d'affection. Nakanari, frère de Kusuko, veut profiter de cette situation pour donner à sa branche la première place à la cour. Ces deux personnages poussent l'empereur retiré à affirmer son autorité sur la cour en lui donnant ordre de revenir à Nara. Mais l'empereur Saga et son entourage résistent, et Nakanari et sa sœur voient leurs espoirs déçus (DHJ 121). L'empereur retiré Heizei doit alors se faire moine (DHJ 121, HJH 108) et vivra jusqu'à sa mort à Nara (DHJ 121).

En 821, Heizei se fait conférer l'onction, dite kanjô, par Kûkai et est ainsi le premier membre de la famille impériale à se prêter à un rite du bouddhisme ésotérique (DHJ 121). Après la tentative manquée de Heizei pour exercer son influence sur la cour, et pendant plus de deux siècles, les empereurs retirés ne devront plus exercer une influence notable et garderont une grande discrétion (DHJ 121, HJH 108).

En 824, Heizei décède (DHJ 121, HJH 126).


Sources de l'article

LJ : Laurent Nespoulous, Pierre François Souyri, Joël Cornette (dir.). Le Japon, des chasseurs-cueilleurs à Heian. Collection Mondes anciens. Editions Belin, 2023.
HJS : Gérard Siary. Histoire du Japon, des origines à nos jours. Collection Texto. Editions Tallandier, 2020, réédition 2022.
HJH : Francine Hérail. Histoire du japon, des origines à la fin de l'époque Meiji. Publications orientalises de France, 1986. Version en ligne HALSHS.
DHJ : Collectif. Dictionnaire historique du Japon, volume 7. Publications de la maison franco-japonaise, 1981. Version en ligne Persée.



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