Etienne de Mauléon (1059 à 1073)

ÉTIENNE DE MAULÉON


Chronologie

1000 à 1050
Vers 1005, Garcia Fort, vicomte de Lavedan, se marie. De cette union naît, par la suite, Raymond Garcia, Guillaume Garcia et Etienne de Lavedan, aussi nommé Etienne de Mauléon (LV).

1050 à 1100
En 1059, le grand évêché de Gascogne est dissolu et l'évêché d'Oloron est restauré. Etienne de Mauléon devient alors évêque d'Oloron. Dans les années qui suivent l'installation de cet évêque, il est possible que le caractère épiscopal d'Oloron prenne le pas sur son statut d'ancienne capitale de la vicomté d'Oloron, vicomté entrée sous le giron de la vicomté de Béarn sous Centulle IV le Vieux, et il est possible que les Souletins affirment leur domination sur la cité, au détriment de Centulle V, Etienne de Mauléon appartenant notamment à la famille vicomtale de Soule. Centulle V perd peut-être ainsi la domination sur la cité d'Oloron. Dans les années antérieures à 1079, Centulle V n'est jamais désigné dans les documents comme vicomte de Béarn et d'Oloron (CSO).

En 1060, a lieu le concile de Jaca. Etienne de Mauléon est mentionné comme étant présent par Pierre de Marca dans son Histoire de Béarn. Cependant, le caractère falsifié de la documentation relative à ce concile est démontré en 1964 par A. Ubieto Arieta (CSO).

En 1063, Etienne de Mauléon est mentionné pour la première fois dans un document (CSO).

Entre 1059 et 1063, suite à l'assassinat de Centulle IV par des Souletins et sous la pression des Béarnais qui le tiennent pour responsable (CSO) et qui se préparent peut-être à envahir la Soule (LV), Raymond-Guillaume, vicomte de Soule, va trouver Etienne de Mauléon, évêque d'Oloron (CSO), peut-être parce qu'il est alors délogé de son Château de Mauléon (IKC). En effet, voyant qu'il ne pourrait résister longtemps aux forces béarnaises, il se résout peut-être à se retirer dans la partie du Lavedan qui lui appartient. Obligé de passer par le diocèse d'Oloron, pour opérer plus promptement sa retraite, il s'adresse à son cousin germain, l'évêque Etienne de Lavedan, aussi nommé Etienne de Mauléon, pour qu'il favorise son dessein.(LV). Etienne de Mauléon met alors pour condition que le vicomte, le clergé et les habitants de la Soule, qui ressortent au spirituel de l'évêché de Dax, se mettent dans la dépendance du diocèse d'Oloron (LV). Cette proposition rencontre une très vive opposition de la part des Souletins et de Bergon-Loup de Charritte (LV), qui est à assimiler au seigneur de Gentein, l'actuelle commune d'Ordiarp (CSO), et qui est le plus puissant baron du pays et parent de Raymond-Guillaume et du prélat (LV). Finalement, Etienne de Mauléon parvient à les convaincre en promettant la succession de son évêché à Arnaud-Raymond, fils du vicomte, et l'archidiaconé de Soule à Héraclius, fils de Bergon-Loup de Charritte (LV, CSO). Etienne de Mauléon offre au vicomte de Soule amitié, fidélité, droit de gîte et frais d'escorte, un vocabulaire qui est celui des relations féodales. Ainsi, Etienne de Mauléon se pose en seigneur, un seigneur apte à garantir à Raymond-Guillaume la possibilité de circuler entre ses vicomtés de Soule et de Lavedan, via le passage quasi-obligé d'Oloron (CSO). Au final, Etienne de Mauléon parvient à rattacher la Soule à l'évêché d'Oloron, accroissant sensiblement l'étendue, et donc les revenus, de ce diocèse (CSO). De plus, si Raymond-Guillaume a été délogé de Mauléon par les Béarnais, grâce une médiation que Etienne de Mauléon effectue entre le Béarn et la Soule, Mauléon est restitué à Raymond-Guillaume (IKC).

Entre 1068 et 1073, Etienne de Mauléon, qui mène une politique d'extension de son diocèse, poursuit son action en direction de quelques paroisses situées au nord-ouest de celui-ci, dans les secteurs du Garenx et du Reveset, relevant de l’église de Dax. Il s’appuie cette fois sur l’archidiacre Héraclius, à la fois son parent éloigné mais qui lui est, aussi, redevable de son titre, et qui est, en outre et surtout, apparenté à Loup Aner, vicomte d'Oloron. Héraclius vient trouver Loup Aner, son beau-père, et, finalement, Étienne récupère pour son diocèse le Garenx et le Reveset, au détriment du diocèse de Dax. Par la suite, l'évêque de Dax, Bernard de Mugron, porte plainte auprès de l'archevêque d'Auch (CSO).

En 1073, Etienne de Mauléon quitte le siège épiscopal d'Oloron (CSO). Arnaud-Raymond refuse de succéder à Etienne selon la promesse faite par ce dernier à Raymond-Guillaume (LV). Amat prend alors la succession de Etienne et devient évêque d'Oloron (CSO).


Sources de l'article

CSO : Anne Berdoy. Le vicomte Centulle V (1058-1090) et la sauveté d'Oloron. Annales du Midi, Tome 128 n°296, 2016. Version en ligne Persée.
LV : Jean de Jaurgain. La Vasconnie, étude historique et critique sur les origines du royaume de Navarre, du duché de Gascogne, des comtés de Comminges, d'Aragon, de Foix, de Bigorre, d'Alava et de Biscaye, de la Vicomté de Béarn et des grands fiefs du duché de Gascogne. Première partie, Pau, 1898. Deuxième partie, Pau, 1902.
IKC : Joël Larroque. Le château fort de Mauléon au Moyen Âge. Association Ikerzaleak, 2012. PDF en ligne.


Bibliographie

A. Ubieto Arteta, El románico de la catedral jaquesa y su cronología, Principe de Viana, 1964, 25, n°96-97,